L'Epiphanie est traditionnellement fixée au 6 janvier, soit douze jours après la naissance de Jésus selon la liturgie romaine. Oui, mais voilà, le 6 janvier pouvant tomber au beau milieu de la semaine (comme c'est le cas en 2022), une réforme, datant de 1802, a transféré la date au premier dimanche du mois de janvier... soit le 2 janvier.
La galette des rois est donc partagée à cette date, en tout cas dans les pays qui n'ont pas de jour férié dédié à l'Épiphanie. Cette année, en Belgique, la fête a donc eu lieu ce dimanche 2 janvier. Désolé pour les retardataires... Mais que les plus gourmands se rassurent, les pâtissiers faisant leur plus gros chiffre d'affaires à ce moment-là, on pourra à coup sûr la déguster tout au long du mois de janvier.
Pour les catholiques, l’Épiphanie célèbre la présentation de l'Enfant Jésus aux Rois mages, à savoir Melchior, Gaspard et Balthazar. Mais ce que l'on sait moins c'est qu'ils n'étaient, à l'origine, ni rois, ni trois. La bible indique uniquement que ce sont des mages venus d'Orient qui ont suivi l'étoile du berger jusqu'à Bethléem, en Galilée. Ils ont offert à Jésus de l'or, symbole de la royauté, de l'encens, symbole de la divinité, et de la myrrhe, symbole annonciateur de la souffrance rédemptrice du Christ. Trois présents, donc, on les a représentés avec trois personnages, chacun offrant un cadeau.
Mais quid de la galette ? En Belgique, la tradition veut que, depuis le XIVème siècle, on "tire les rois", c’est-à-dire que l’on partage une galette pour désigner le roi de la journée. Cette tradition remonterait, avant l’ère chrétienne, aux Saturnales de la Rome antique. Comme le rapporte La Croix, lors de ces fêtes païennes, les Romains avaient l’habitude d’inverser les rôles entre maîtres et esclaves et utilisaient la fève d’un gâteau pour désigner le "Prince des Saturnales" qui voyait tous ses désirs exaucés le temps d’une journée.
Et pourquoi une fève en porcelaine ? Au Moyen-Age, celui qui tombait sur la fève devait payer sa tournée à toute la tablée. "Certains prétendent que les plus avares avalaient la fève afin de ne pas débourser d'argent. C'est ainsi que serait née la fève en porcelaine, pour que le 'roi' craigne de l'avaler.", raconte dans L'Express, Nadine Cretin, historienne des fêtes spécialisée en anthropologie religieuse.